Vous n'avez pas marre ?
Attendez,
rien qu'avant l'entrate,
il en reste moins encore.
Putain,
vous n'avez pas envie de cloper,
ce rendez-vous ?
Vous n'avez pas envie de boire une petite Suisse 64 ?
Allez,
musique.
Je dis musique,
c'est comme si je pissais dans un violon.
Ça devrait partir au tiers du poil.
Monsieur le Président,
je vous fais une bafouille,
que vous lirez sûrement si vous avez des couilles.
Je viens de recevoir un coup de fil de mes vieux,
pour prévenir que les gendarmes s'étaient pointés chez eux.
J'ose pas imaginer ce que l'a dit mon père,
lui les flics,
les curés,
et puis les militaires.
Ça freine en le nez,
peut-être encore plus que moi.
T'es qui peut en bouffer,
les viennins ils se gênent pas.
Alors il paraît qu'on me cherche,
que la France a besoin de moi.
C'est con,
je suis en Ardèche,
il fait beau,
tu ne crois pas.
Je suis là avec des potes,
je fais ces comodos marrants.
On est avec des mythos,
on a pas d'apprentissement.
On fait pousser les chèvres,
on ralentit les joues.
On peut pas dire qu'on se rêve,
travail,
c'est pas pour nous.
On a des plantations, on a des dents.
Trois hectares, une ère qui rend moins con.
Non, c'est pas du Ricard.
Non, c'est pas du Ricard.
Monsieur le président,
je suis un déserteur,
de ton armée de clans,
de ton troupeau de branleurs.
Ils auront pas ma peau,
toucheront pas mes cheveux.
Je saluerai pas le drapeau,
je marcherai pas comme les veuves.
J'irai pas en Allemagne faire le con pendant douze mois,
dans une caserne infâme,
avec des plus cons que moi.
J'aime pas recevoir les ordres,
j'aime pas me lever tôt.
J'aime pas étrangler le borne,
plus souvent qu'il ne faut.
Plus souvent qu'il ne faut.
Et surtout,
ce qui me déplait,
c'est que j'aime pas la guerre.
C'est que j'aime pas la guerre.
Tu sais qu'avec moi, c'est l'univers.
Et ma ligne Maginot.
Alors me gonfle pas, ni moi, ni tous mes potes.
Je serai jamais soldat,
j'aime pas le bruit de bottes.
T'as plus qu'à t'en faire,
et construire tranquillos,
des centrales nucléaires,
des sous-marins crainos.
Et va pas t'imaginer, monsieur le président,
que je suis manipulé par les rouges ou les blancs.
Je ne suis qu'un militant du parti des oiseaux,
des baleines,
des enfants,
de la terre et de l'eau.
De la terre et de l'eau.
Monsieur le président,
pour finir ma lafouille,
je voulais te dire simplement.
Ce soir, on est louis.
À la ferme, c'est le pana.
Si tu veux, viens bouffer.
On fumera un pétard et on pourra causer.