Tous ces trésors petits ou grands,
laissés distraitement dans un train,
sur le muret d'une rue du coin,
sur une plage un jour de grand vent,
tous ces objets utiles parfois,
notre portable,
une carte Visa,
ou les clés de notre belle-auto,
le cadenas de notre vélo.
Tous ces portefeuilles égarés,
avec deux euros et un franc,
la photo de notre bien-aimé et à laquelle on tenait tant,
toutes ces mille paires de lunettes qu'on avait soigneusement posées,
pour pas qu'elles tombent de notre nez,
pour pas qu'elles finissent aux toilettes.
Tous ces trucs qui finissent au plus,
comme notre bobule ou notre collier,
comme notre guide des astuces pour ne jamais rien oublier.
Tous ces parapluies noms d'un chien,
quand c'est le cinquième sur l'année,
le sixième
devrait être pour rien,
les vendeurs devraient y penser,
tous nos beaux bijoux disparus
dans une piscine ou dans l'ivier,
et la bouée du tout petit que le grand vent a temporté.
Tous ces petits lots tout oubliés sur le toit de notre voiture,
auxquels on n'avait plus pensé,
hors des marrons à dévalure.
Tous ces petits objets disparus,
tous ces moments à les chercher,
nous rappellent une fois de plus que les choses ne font que passer.
Toutes ces petites choses en plastique,
en métal,
en tissu,
en verre,
nous paraissent comme magnifiques si par chance on les récupère.
Tous ces trésors petits ou grands laissés distraitement
par quelqu'un qu'on a trouvé sur le mur du coin,
un porte-monnaie,
un paire de gants,
tous ces objets utiles parfois,
comme moi,
aux cent balles,
regarde là,
et cette belle bague aux gros andorres,
t'es à personne,
je la garde alors.
Tous ces objets qu'on trouve parfois dans un bistrot ou au cinéma,
une écharpe bleue comme mon manteau,
un parapluie, un sac à dos,
tous des troupes qui finissent au plus,
tout ce qu'on ne va
jamais garder comme notre guide des
astuces pour ne jamais rien oublier.