Dans son vieux pardessus râpé, il s'emmenait, hiver ou l'été, par le petit matin frileux, mon vieux.
Il y avait qu'un dimanche par semaine, les autres jours, c'était la graine qu'il avait gagnée, comme eux, mon vieux.
L'été, on allait voir la mer, tu vois, c'était pas la misère, c'était pas non plus le paradis, et ouais, tant pis.
Dans son vieux pardessus râpé, il a pris, pendant des années, le même autobus de banlieue, mon vieux.
Le soir, en rentrant du boulot, il s'asseyait sur des rameaux, et il était toujours silencieux, mon vieux.
Les dimanches étaient tout âmes, on ne recevait jamais personne, ça ne l'entendait pas malheureux, je crois, mon vieux.
Dans son vieux pardessus râpé, les jours repères qu'il rentrait, on l'entendait gueuler un peu, mon vieux.
Nous, on connaissait la chanson, qui passait au choix patron, la gauche, la droite, même le mondieux, avec mon vieux.
Chez nous, il n'y avait pas la télé, c'est dehors que j'allais chercher, pendant quelques heures, l'évasion.
Je sais, c'est con, dire que j'ai passé des années, à côté de lui, sans le regarder, on a peine ouvert les yeux, nous deux.
J'aurais pu, si j'étais pas malin, faire avec lui un bon chemin, sans le peut-être rendu au sol, mon vieux.
Mais quand on a juste 15 ans, on n'a pas le coeur assez grand, pour mélanger toutes ces choses-là.
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